Troisième de trois parties
NYC
NYC
Notre routine maritime a duré une semaine. Partis un lundi après-midi de Southampton, nous sommes arrivés le lundi matin suivant à New York City. Ce n’est pas le soleil, mais un orage qui nous a réveillés. Les éclairs et le tonnerre étaient spectaculaires. De toute façon, il fallait se lever tôt pour voir le passage du Queen Mary 2 sous le Verrazano-Narrows Bridge.
Le bateau, à l'approche de sa destination, doit ajuster sa vitesse en fonction des marées, pour être certain de passer sous le pont lorsque le niveau de l'eau est à son plus bas. Malgré cela, du pont supérieur, on a l'impression que la cheminée va accrocher. Ensuite, c'est la lente entrée dans le port de Brooklyn, avec vu privilégiée sur Manhattan et la Statue de la Liberté. Le moment tant attendu, vu dans tous les films où des immigrants arrivent à New York.
New York City est encombrée de touriste. Si on se faisait chier à Londres, c'était identique à New York. C'est vrai que si on veut avoir la paix, on ne va pas dans la neuvième ville du monde en population et la sixième en achalandage touristique.
Entrée au port avec la Statue de la Liberté. |
New York est chère, mais comme on arrivait de Londres, on avait l'impression que ce n'était pas si mal. Notre comparaison favorite était le coût de la passe de métro quotidienne : 9£ contre 9$. L'hébergement nous a coûté sensiblement la même chose. Il est possible d'aller dormir au New Jersey ou dans Harlem pour moins, mais il n'y a rien comme d'être à deux pas de Times Square.
Nos plans étaient assez simples. Nous voulions voir The Phantom of the
Opera sur Broadway, puisque c'était complet à Londres. Ce que nous fîmes dès
notre arrivée. Pour 27$ chacun, nous avons profité de places à rabais, debout.
En magasinant nos billets du Phantom, nous étions tombés sur des publicités de Once, adaptation du film du même nom, avec
l'excellente musique de Glen Hansard et Marketa Irglova. Cette comédie musicale allait occuper notre deuxième soirée à New York.
En ce qui a trait aux attractions touristiques, comme en 2010 nous avions déjà fait Liberty Island et Ellis Island, nous n'allions pas nous retaper la file d'attente. Une longue file par ville, c'est suffisant. Cette fois, ce serait le Top of the Rock, pour voir la ville d'en haut.
Top of the Rock. |
Ce que nous ne prévoyions pas, c'était que le fidèle Canon G10, compagnon de nos voyages depuis 2009, allait mourir dans nos bras. Un peu décevant comme nouvelle, juste avant de monter sur une plateforme d'observation. Mon iPod devenait notre outil de photographie et j'avais toujours ma caméra vidéo Panasonic.
Le matin suivant, nous avons marché le Highline, qui est l'aménagement d'une ancienne voie ferrée en promenade verte. C'est joli, mais ça reste un passage piétonnier surplombant le bruit de la circulation, zigzaguant entre les vieilles workshops devenues condos de luxe.
Le Highline, n'a pas détrôné mon incontournable de New York : Chinatown. Plusieurs dirons que lorsqu'on a parcouru un Chinatown, on les a tous vu. Je ne suis pas d'accord et des quatre que j'ai visité - Montréal, Toronto, New York, San Francisco - ils varient tous de par leur taille, leur atmosphère, leur couleur et leur odeur.
Tout est fascinant dans ce quartier ethnique. La bouffe passe de l'excellent au carrément crado. Les boutiques vendant des appareils électroniques défectueux sont légions. Les gens doivent marcher dans la rue, parce que les trottoirs sont surchargés de locaux et de touristes. Les fruits, légumes, viandes et poissons, aux fumets parfois douteux, sont étalés devant des épiceries grandes comme ma main.
Chinatown. |
J'aime les quartiers chinois.
J'aime moins Greyhound. Nous devions revenir vers Montréal avec cette compagnie d'autobus, qui nous en avait déjà fait baver en Californie en 2010 (j'vous raconterai). C'était quand même le moyen le plus économique pour faire le trajet.
Par contre, c'est toujours la même chose : manque de consignes avant d'embarquer et survente de places provoquant chez nous, un stress de fin de voyage dont nous nous serions bien passé.
Tout s'est quand même bien passé et le clou du voyage fut le douanier à notre entrée au pays. Tout d'abord, il faut sortir nos bagages de l'autobus et les traîner avec nous, au cas où la fouille s'imposerait. Déjà lourds de trop de vêtements, de souvenirs achetés par-ci par-là dont des chaussures et des livres, cela nous pesait un peu.
Lorsque notre tour vînt, le douanier nous demanda par quel transport nous étions entrés aux États-Unis. Évidemment, on ne ment pas à un douanier. Nous lui avons dit que nous étions arrivés d'Angleterre par le transatlantique.
Notre fonctionnaire fédéral a tout de suite été fasciné par le voyage et il nous a fait une foule de questions sur le trajet : temps, prix, activités, bouffe... Pendant ce temps, la file de touristes nous regardaient avec un brin d'impatience.
Ce fut notre passage frontalier le plus sympathique de notre vie de voyageur.
Une fois débarrassé de Greyhound, il ne nous restait qu'à prendre le métro de la gare d'autocar de Montréal, jusqu'à Longueuil, où nous attendait notre lift.