Dans mon cours d’histoire du Moyen-Âge à l’Université, un personnage a capté mon attention et son célèbre nom met parfois une chanson dans la tête des gens. « Qui a eu cette idée folle, un jour d’inventer l’école, c’est ce sacré... »
Charlemagne a été non pas roi de France, mais roi des Francs. C’est un des peuples germaniques venus envahir l’Empire romain et dont les conquêtes englobèrent la Gaule, une grande partie de l’actuelle Allemagne et de l’Italie. C’est pourquoi aujourd’hui les pays se disputent à savoir si Charlemagne était Français ou Allemand. Il faudrait voir ce que les Italiens en pensent.
Il se fera éventuellement couronner empereur romain par le pape et imposera sa domination grâce à la religion. Désolé pour le petit cours d’histoire, mais je le croyais pertinent puisque étant en Allemagne, j’ai une bonne raison de parler de lui. Sa capitale se trouve ici même, à 90 minutes de route de Ratingen, tout près des frontières avec la Belgique et les Pays-Bas.
Cette ville c’est Aachen et elle est connue en français sous le nom d’Aix-la-Chapelle. Tous les Allemands à qui j’ai parlé de mon intérêt pour la ville m’ont regardé avec le sourcil relevé. Le principal grief étant que c’est une toute petite ville et qu’il n’y a pas grand-chose à voir en dehors du centre historique.
Mon premier constat est pourtant que c’est la ville la plus touristique que j’aurai visité pendant mon séjour. Je dois quand même donner raison à mes hôtes et on en fait le tour très rapidement. Mon deuxième constat, qui est plus un regret, est que je n’ai pas réussi à trouver une petite figurine du roi franc. Autrement, c’était une très belle journée.
Nous avons commencé notre itinéraire en allant voir la mine Garzweiler. C’est la plus grande mine à ciel ouvert d’Allemagne. On y extrait du charbon. Sa taille est telle que la mine de Val-des-Sources a l’air d’un nid-de-poule à côté. Apparemment, le processus de fermeture est en cour et même si toutes les opérations sont encore actives, vers 2030 un grand lac devrait prendre la place de cette exploitation visible de l’espace.
Comme nous n’avions pas déjeuné avant de partir, dès notre arrivée à Aachen nous avons mangé des bonnes choses dans une boulangerie. Arrivés devant la cathédrale, une messe avait lieu et nous ne pouvions pas entrer. Nous en avons profité pour nous promener un peu et admirer le centre-ville.
Quand enfin nous sommes entrés, j’ai payé un euro pour pouvoir prendre des photos et je me suis amusé. Les mosaïques sont superbes en bleu et or. Les vitraux, malheureusement détruit pendant la dernière guerre, furent restaurés. La structure elle-même de l’église fut apparemment épargnée par les bombardements.
En sortant, nous avons rejoint une amie de Birgit qui vit à Aachen et elle nous a montré quelques sites intéressants. Tout d’abord nous nous sommes rendus aux sources chaudes. Dans un immense bâtiment accessible à tous, y compris les junkies, on peut goûter des eaux sulfureuses et très chaudes, sensées posséder des propriétés de guérison. J’y ai pas goûté.
Nous nous sommes ensuite rendus à l’hôtel de ville où un mariage avait lieu. Ce bâtiment, plusieurs fois modifié et agrandi, a toujours aujourd’hui des parties qui furent construites sous le règne de Charlemagne. Il y a d’ailleurs une statue du roi devant l’hôtel de ville, juste au dessus de la fontaine Karlsbrunnen.
Parlant de statues, nous en avons vu une étrange, représentant une bête légendaire. Celle-ci devait faire peur aux ivrognes rentrant trop tard chez eux. Une autre statue représentait des marionnettes, dont les membres étaient articulés.
Après tout cela, nous nous sommes décidés à manger nos premiers currywurst. Ce plat est une saucisse avec une sauce au curry et des frites. C’est aussi délicieux que ça en a l’air. J'ai offert le repas à Sebastian et quand est venu le temps de payer, j'ai laissé un bon pourboire. Surprise, la dame au comptoir a essayé de me rendre l'excédent. Elle l'a gardé avec le sourire quand Sebastian a dit : « il n’est pas Allemand ».
Birgit et son amie préférèrent partager un plat d’origine néerlandaise qui s’appelle poffertjes. Ce sont de minuscules pancakes, servies avec un choix de garnitures. J’avoue que ça avait l’air bon aussi. Il restait sans doute des jolies rues à voir dans la vieille ville d’Aachen, mais comme c’est vendredi, les touristes commençaient à affluer en un peu trop grand nombre et nous avons décidé de rentrer à Ratingen.
Nous avons fait un saut dans un marché de produits locaux, où je me suis acheté un jus de raisin. Une fois à la maison, Sebastian et moi nous sommes installés au salon devant nos ordinateurs, avec de la musique. Je me suis mis à écrire mon billet. Comme ça, nous pourrons écouter – ou dormir – un film ce soir.
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