J’étais étrangement fébrile à l’idée de découvrir Düsseldorf. Je ne sais pas pourquoi. C’est peut-être le nom que j’aime répéter dans ma tête ou le fait que la ville est traversée par le Rhin ou peut-être qu’il n’y a pas vraiment de raison. Peu importe, j’étais content quand nous nous sommes embarqués sur le tramway en direction du centre-ville.
Fait cocasse, les autorités ont renommé le tramway en subway, parce que désormais il y a une minuscule partie du trajet qui est sous terre. C’est dans une de ces stations souterraines que nous sommes débarqués au milieu de l’avant-midi. Nous avons commencé Sebastian et moi, à nous promener. J’ai fortement sollicité l’imagination de mon ami aujourd’hui, parce que je lui ai laissé les rênes et je n’avais qu’à approuver lorsqu’il me suggérait quelque chose.
C’est que j’avais fait peu de recherche sur les choses à voir et tout ce que je voulais était de déambuler dans les rues, voir le Rhin, monter dans la tour Rheinturm et dépenser quelques euros. Je réussis absolument tous mes objectifs et même plus.
Comme le centre-ville chic était bloqué par les services d’urgence, nous avons commencé par une marche dans le parc Hofgarten. Nous avons ensuite longé le Rhin et traversé l’ancienne place du marché. Tout cela prenant du temps et de l’énergie, nous avions maintenant besoin de manger et Sebastian m’emmena au Maruyasu, un restaurant japonais qu’il connaissait.
En voyage selon moi, il n’est pas nécessaire de toujours manger les spécialités locales, mais aussi les trucs que nous n’avons pas souvent l’occasion de manger. Cette fois, le repas de Toriteri Don, c’est-à-dire poulet terriyaki sur lit de riz et l’accompagnement de dumplings, m’ont grandement satisfaits. Nous avons terminé avec un excellent thé vert.
Suite au repas, nous avons repris notre marche. Pour le plaisir, nous avons fait le tour de deux épiceries japonaises, sans dépenser. Plus tard, en passant devant une librairie j’ai décidé de m’acheter une copie en allemand du Comte de Monte-Cristo. Je ne serais jamais capable de la lire, mais elle sera très belle à côté de ma version russe, que je ne lirai jamais non plus.
Un peu plus loin, il y avait une boulangerie-pâtisserie française que Sebastian voulait me montrer. Lui ayant déjà mentionné que les Français avait un peu de mal à comprendre notre prononciation du mot « beurre », il espérait trouver une occasion pour que je demande « y’a tu ben du beurre là-d’dans? » J’ai simplement demandé un pain au chocolat à l’employée qui ne connaît probablement que quelques mots-clés.
Après un ultime arrêt dans un magasin de disques – oui, cela existe encore – nous nous sommes dirigés vers la Rheinturm. La plateforme d’observation se trouve à 168 mètres et offre une impressionnante vue de la région. Comme la vallée du Rhin est située dans une région où il y a peu de dénivellation, il est possible de voir Cologne et les clochers de sa célèbre cathédrale, à plus de 30 kilomètres à vol d’oiseau.
De là, Sebastian m’a aussi montré la dernière école qu’il a fréquenté, ainsi que l’université où Birgit a étudié et une foule de petits détails qui rendait l’expérience plus intéressante. En redescendant, il était temps de rejoindre Birgit à son travail. Nous avions rendez-vous pour visiter les bureaux. La firme qui l’emploie, pour ne pas la nommer, est connue pour ses publicités mettant en vedette un type avec de très grandes dents, qui se moque d’une autre personne payant beaucoup plus cher son séjour à l’hôtel. Ça vous dit quelque chose?
Peu importe, l’important ce sont les bureaux. La visite était surréelle. Il y a des salles de petites, moyennes et grandes réunions. Il y a des espaces de bureau pour des centaines d’employés. Il y a de petits isoloirs pour les conversations téléphoniques nécessitant un peu plus de tranquillité. Il y a une salle à collations où tous, même Sebastian et moi, peuvent se servir à volonté. Il y a une piste de jogging sur le toit et une salle de billard à l’intérieur. Il y a même des salles qui ressemblent à des cafés, où les employés peuvent s’installer avec leur ordinateur portable et faire comme s’ils étaient des techno-nomades, en train de travailler sur leur plus récente vidéo Instagram.
Après cela, nous sommes rentrés à Ratingen en Tramway. Birgit m’a présenté ses parents, qui vivent au rez-de-chaussée de la même maison sur la rue der Lilie. Je n’avais pas encore eu l’occasion de les croiser. Il était déjà 19h30 quand nous sommes enfin montés dans l’appartement de Sebastian et Birgit. Pour terminer la journée, nous avons joué à un jeu qui s’appelle… The Game. Humour allemand.
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