NYC – Ma première fois



J'ai l'habitude de publier mes billets le vendredi depuis décembre 2018, lorsque j'ai passé la journée à Montréal avec mon ami Neph. Ce nouveau texte je le mets en ligne un mercredi, parce qu'il est rare que je sois aussi près d'une date anniversaire. Le 1er avril 2020, je souligne les dix ans de ma première fois à New York. 

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Je ne sais plus trop comment c’est arrivé, mais je sais pourquoi. Ma cousine et son conjoint sont très, très gentils. Ils sont cultivés et ont de la conversation et même quand elle est banale, elle est agréable. Quand nous étions avec eux, nous avions envie de monter des projets, parce qu’ils sont ouverts et curieux. En fait, ma cousine et son conjoint sont des compagnons de voyage parfaits. Voilà pourquoi nous sommes allés à New York avec eux, pendant le congé de Pâques 2010.

L’aventure, parce que tout l’est pour moi, commençait le jeudi, 1er avril. Nous sommes partis de Sherbrooke en auto, mais seulement pour aller à Montréal. Une de nos tantes était avec nous parce qu’elle avait besoin de se rendre à son condo tout près du centre-ville et en échange, elle nous laissait utiliser son stationnement pour la Toyota Echo de ma cousine. Ensuite, du terminus nous devions partir à 23h45, mais en raison du congé de Pâques, d’autres départs furent ajoutés. Ainsi, nous avons joué des coudes pour nous faire une place dans le nouveau 21h. Ça allait compenser pour les deux heures perdues à la douane.


À notre arrivée à New York, j’étais en feu. Mon truc pour dormir dans l’autobus : m’enrouler un foulard épais autour du cou. Cela me protège contre la climatisation et maintient ma tête dans une position relativement confortable. Les autres m’ont impressionné, parce qu’ils n’ont vraiment pas aussi bien dormi que moi et ils ont suivi toute la journée. C’est que nous n’avons pas perdu de temps. Tout de suite après le déjeuner et les photos à Time Square, nous nous sommes rués à la Statue de la liberté. Nous voulions nous en débarrasser.

Nous avons pris place dans la file d’attente et nous sommes mis à parler, sans se soucier le moins du monde des démarches nécessaires à la visite que nous nous apprêtions à faire. Les heures s’écoulèrent pendant que nous avancions lentement. Un clown faisait un spectacle et il nous a fait rigoler. Nous sommes passés tout près d’un monument aux soldats de la Guerre de Corée. Un autre monument rendait hommage à la marine marchande. Lorsque nous sommes arrivés à quelques mètres de la porte de ce que nous croyions être le guichet, les gens devant nous ont sorti leurs billets. Nous leur avons posé quelques questions et notre petit monde s’est écroulé.


Nous devions acheter nos billets à un autre guichet. Là où nous étions, c’était seulement l’embarcadère pour le bateau vers l’île de la statue. Ma cousine et moi sommes partis vers les bons guichets pendant que les deux autres gardaient la place. Notre peur était de trouver une file aussi longue et lente, mais ce ne fut pas le cas. Nous sommes revenus fièrement avec nos quatre bouts de papier, juste à temps pour passer la porte de l’embarcadère.

La visite de ce classique était géniale. L’île est photogénique sous tous ses angles. La vue sur Manhattan et Brooklyn est exceptionnelle. En repartant nous avions le choix de rentrer vers notre point de départ, ou de continuer vers Ellis Island. Cette deuxième visite était encore mieux que la première. L’exposition permanente sur l’immigration aux États-Unis est très bien faite et je n’ai pas pu m’empêcher de penser au film Le Parrain 2, quand le petit Vito Andolini arrive en bateau.


Ces deux activités ont très bien commencé notre court séjour. Le soir venu, nous devions nous rendre à notre hostel, qui était situé dans Harlem. Nous nous demandions si nous, quatre petits touristes blancs, n’avions pas poussé l’audace un peu loin en faisant ce choix, mais finalement tout n’était que préjugé. Encore que les stéréotypes étaient assez évidents, ne serait-ce que par l’omniprésence des Barber Shops. Le seul moment où je me sentirai un peu mal sera dans une épicerie, lorsqu’un homme nous regardera comme si nous n’étions pas à notre place.

Je serai le seul à le voir, ou à l’imaginer, donc le seul à me sentir mal. Cette position géographique nous permettra de marcher sur le boulevard Malcolm X. Le samedi à New York serait une journée spéciale pour ma cousine et son mec, parce que c’était la sortie du premier iPad. Ils avaient reçu une commande d’un ami Apple Addict et ils sont allés se mettre en file. Annie et moi en avons profité pour aller voir l’espace dédié à John Lennon dans Central Park.


Le reste de notre séjour a été des plus classiques et sans histoire. Nous avons bouffé des hotdogs en quantité. Nous mangerons dans un excellent restaurant de Chinatown, où on vous fait bien comprendre que vous êtes là pour manger et laisser votre place à quatre autres personnes le plus vite possible. C’est généralement un gage de qualité et de fraîcheur. Annie et moi retournerons seuls dans Chinatown parce que nous adorons cela. En nous y rendant et avant de nous séparer de ma cousine, j’ai acheté une belle montre à un type sur le trottoir. Annie m'a coaché en français pour l'interminable marchandage et j’ai fini par l’avoir pour 12$. Le conjoint de ma cousine la trouvant fort belle est retourné voir le vendeur et leur échange a ressemblé à ceci :

G : I would like this watch, please.

Vendeur : That’ll be 25$.

G : You just sold it to my friend for 12$.

Vendeur : Ok, 12$.


Mon magasinage préféré sera au Strand Bookstore. Leur slogan est basé sur les 18 miles linéaires de tablettes remplies de livres à vendre, disposés sur quatre étages. Nous avons acheté plus d’articles promotionnels que de livres. Je porte toujours mon t-shirt, dix ans plus tard, bien qu’il soit un peu moins noir qu’il était. Nous entrerons aussi dans les Toys R’ Us et M&M Store, mais nous dépenserons peu, étant donné que nous n’avions qu’un petit sac à dos chacun et que nous marchions beaucoup.


Nous avons parcouru quelques rues de Brooklyn, mais seulement après s’y être rendu en métro, tôt le dimanche. Nous reviendrons en traversant le célèbre pont, sans le conjoint de ma cousine. Il reprendra le métro parce que son vertige l’empêchera d’emprunter la passerelle pour piétons avec nous. C’est aussi pourquoi nous ne ferons ni l’Empire State Building, ni le Rockefeller Center. Ce n’était pas plus mal, puisque c’est cher et qu’il y a toujours des files d’attente. En sortant du pont, nous avons partagé des fish n’ chips au Pier 17 et comme mon crâne dégarni commençait à brûler, je me suis acheté une casquette, qui deviendra ma marque de commerce dans mes voyages, jusqu’au mariage de Neph au Mexique en 2014.


La superbe température avait rendue cette protection nécessaire. Les arbres étaient déjà en fleurs. La lumière était magnifique et les photos en témoignent. Nous rentrerons le lundi matin par train. Le trajet durait 12 heures et nous allions le trouver un peu long, bien que nous ayons eu du bon temps à discuter et à rigoler, en regardant les paysages.


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