Dimanche et lundi, 10 et 11 mars 2019

Les aventures d'Annie et Christiane

La Bura

Nous savions que l’aller de ce voyage n’allait pas être de tout repos, mais à ce point? Le départ de Magog est devancé à 14h à cause de la tempête de neige (et de grésil et de pluie).

Notre premier vol de Montréal à Munich part une heure en retard à cause du dégivrage des ailes, c’est-à-dire vers 22h15.

Notre deuxième vol, Munich à Zagreb, part aussi une heure en retard et est extrêmement turbulent (lire j’ai la chienne). Rendues à ce point, nous sommes fatiguées de ne pas avoir encore dormi.

Notre troisième vol, de Zagreb à Dubrovnik part à l’heure! Mais l’atterrissage se fait à Split, une ville à 230 km au nord de notre destination tant attendue. On l’apprend grosso-modo une fois à terre. Mes yeux croisent celui d’un inconnu et je lui demande ce qui se passe. Il me dit que nous sommes à Split. De quecé Split, c’est à Dubrovnik que le vol devait atterrir.

Le vent s’était levé pendant notre vol et le pilote a dû prendre une décision. Et nous alors! On fait quoi! Nicolas, le Marseillais, deviendra notre bon samaritain et nous rassurera en disant que c’est la troisième fois que ça lui arrive. Il travaille dans la Baie de Monténégro à dépolluer un chantier naval. Il retourne voir sa famille en France à toutes les deux semaines.

Nous prenons nos valises au carrousel et le temps d’un pipi, nous sommes déjà rentrées dans un des bus qui nous amènera à notre destination finale, il est 22h45 le lundi soir. Nicolas nous réserve deux places côte à côte pour Christiane et moi et il s’assoie juste derrière nous après avoir pris le temps de se griller une clope!

Déjà que je trouvais que nous allions arriver tard à notre Bed & Breakfast, là je capote un peu. Pour ceux qui connaissent ma gêne légendaire, c’est-à-dire aucune et sans filtre, je questionne la jolie et gentille maman juste à côté de nous. Mariana est de Dubrovnik et ne voyage que le jour en avion habituellement. Cette fois, elle prend le vol de fin de soirée avec son garçon de 7 ans et le regrette un peu. Elle nous dit qu’à grande vitesse sur l’autoroute en voiture, Split-Dubrovnik se fait en 2h30. Comme nous rencontrons le fameux vent, La Bura, et même un peu de neige dans les montagnes, la route nous prendra 3h30. Nous calculons que ça fait 32 heures que nous n’avons pas dormi. D’aucuns diront qu’il n’y a rien là, mais pour Annie qui dort minimum 9h par nuit, ben ça me donne envie de chanter. Alors je me pars «The Greatest Showman» dans mon ipod vintage.

L’étrangère me propose d’appeler mon hôte pour l’avertir. Je lui donne le numéro et elle se rend compte que c’est la prof d’anglais de son garçon! Le monde est petit! Elle lui parle pendant un bon moment, en croate, et me passe le cellulaire. Notre hôte est sympathique, elle me rappelle le code de la porte et précise les indications que j’ai déjà d’imprimées dans mon tiroir de la mémoire.

2h45, mardi matin, le bus nous dépose à la gare d’autobus et on se garoche dans un taxi avec deux autres hommes. Après les avoir déposés au chic hôtel Hilton, le chauffeur qui ne parle pas anglais, nous laisse à Pile Gate, la porte d’entrée principale de la vieille ville. Nous sommes seules sur la rue principale Stradun : WOW!

Notre B&B est sur la troisième rue (lire mini-rue) à gauche. Nous grimpons 56 marches de cette rue pour arriver à la porte de Villa Flora. J’entre le code et la porte s’ouvre : Halleluia! Une enveloppe nous attend sur la table. Nous avons la chambre 3, c’est-à-dire celle au troisième étage. Je grimpe les deux valises à tour de rôle dans le minuscule escalier en colimaçon : Vive l’Europe! La chambre est accueillante, ainsi que les lits : Bonne nuit!