2018-08-24 - Zipaquira

Zipaquira

Nous sommes situés relativement loin, 18 kilomètres, du terminal d'autobus de Bogota. Quand nous décidons de faire une visite à l'extérieur de la capitale, ça demande de l'organisation. Aujourd'hui, notre objectif était d'aller à Zipaquira, pour visiter la cathédrale de sel. 

Il y a bien des tours organisés pour y aller, évitant de se casser la tête, mais où est le défi là-dedans. De plus, ça coûte vraiment cher. Pour commencer, il faut déchiffrer le transport en commun urbain. Il y a le Transmilenio qui dessert en lignes droites, les grandes artères de la ville. Une fois qu'on sait quelle ligne parcourir, il faut choisir le bus qui arrête au bon endroit. 

Pour nous rendre à la station Portal del Norte, d'où il y a des départs fréquents pour Zipaquira, nous devions prendre un bus de la lettre B, à partir de l'arrêt Tercer Milenio. Ils n'arrêtent pas tous à Tercer Milenio, ni ne se rendent tous à Portal del Norte. En étudiant le plan et avec un peu d'aide de la caissière, il nous fallait prendre le numéro B13. 

Nous avons manqué le premier, faute de place, mais avons joué des coudes pour embarquer dans le deuxième. Heure de pointe matinale oblige, nous étions bien tassés dans l'autobus. Il a fallut plusieurs arrêts et bien des gens qui débarquent, pour que nous puissions nous asseoir. Enfin, 50 minutes plus tard, nous étions à Portal del Norte. 

De là, il nous a été facile de trouver un bus pour Zipaquira. Encore une heure plus tard, nous descendions à deux pas du centre historique de cette ville. Le co-pilote nous a offert un service exemplaire avant de nous laisser descendre (directions, instructions de retour). Nous avons commencé par prendre un café sur la place centrale, en regardant les pigeons, en parlant d'avoir un pied-à-terre en Amérique latine, ou de revenir en Colombie pour apprendre l'espagnol. Nous avons reparlé de Pasto et comment nous avons aimé cette ville. 

Ensuite nous sommes allés voir la cathédrale de sel. Construite dans une ancienne mine, c'est réellement une cathédrale qui a été aménagée dans les anciennes galeries. C'est l'attraction la plus dispendieuse que nous ayons faite à 55000 pesos (27$). L'introduction dans le site se fait par le chemin de croix, ce qui donne une très mauvaise impression de l'ensemble. L'audioguide nous explique que l'artiste a choisi des représentations abstraites, pour laisser les gens s'imprégner de l'aspect spirituel du chemin. 

Un chemin de croix a 14 étapes, commençant par la condamnation à mort de Jésus, jusqu'à ce que son corps soit déposé dans la tombe. Sur 14 tableaux aujourd'hui, 11 étaient des croix taillées dans le roc, un était les lettres INRI gravées dans la paroi et le dernier était un tas de roches. Nous avons abandonné l'audioguide après le numéro trois et avons laissé notre profonde spiritualité interpréter les cailloux. 

Une fois dans la nef, la visite devient plus intéressante. Des piliers immenses rappellent la Moria du Seigneur des Anneaux. L'éclairage coloré et les zones sombres ajoutent au spectacle. Comme tout le monde se prenait en selfie, nous avons tenté l'expérience. Nous sommes vraiment nuls à cet exercice. Avant de quitter, il y a une série de boutiques souterraines, qui vendent des statuettes de Jésus en sel, des émeraudes et bien d'autres trucs. 

En sortant de la mine, tout près de la place centrale Stéphane s'est achetés deux petites tasses pour se faire des macchiatos de retour au Québec. Juste à côté de la boutique d'accessoires de cuisine, nous sommes allés manger des empanadas. Comme il n'y en avait pas beaucoup dans le présentoir j'hésitais à y aller, mais au final, c'était parmi les meilleurs que nous ayons mangés de tout le voyage. Nous avons pris des cafés desserts dans un petit bar, puis nous sommes revenus vers Bogota. 

Une fois à Portal del Norte il nous fallait trouver le bon autobus, puisque si celui du matin s'appelait B13, dans l'autre direction il change de nom. Nous avons pris H13 jusqu'à Tercer Milenio. Sur le chemin, nous avons pu observer comment les quartiers cossus et d'autres plus discutables, sont souvent séparés seulement par une rue. Nous avons vu une série de prostitués, juste après de jolies petites maisons entourant une faculté de droit. Nous sommes rentrés à l'hostel pour aérer nos pieds puants et sommes ressortis pour souper. 

En raison d'un malentendu avec le serveur, j'ai mangé un hamburger presque nature (il ne restait pas grand chose de la garniture par défaut). Nous sommes allé prendre un dernier petit café dans un Juan Valdez, l'équivalent colombien des Van Houtte ou Starbucks : cher pour peu. Nous sommes rentrés à l'hostel par un long chemin, passant par la place Bolivar. Il y avait beaucoup de familles qui se promenaient et profitaient de la soirée et des amuseurs de rue. 

En remontant la rue entre la place Bolivar et l'hostel, nous avons goûté à une écorce d'orange remplie de caramel au lait, ou quelque chose comme ça. Un clodo m'a demandé l'aumône après avoir craché devant nous et lui répondant par la négative, il m'a lancé quelques insultes, dont la subtilité nous a échappé. Devant la porte de notre établissement, Sophie la propriétaire fumait avec une amie et une employée et Stéphane lui a fait faire un saut. Elle nous a gratifié d'un «hostie».


Pour lire la suite de ce voyage :  

2018-08-25 - Café

2018-08-26 - Consultation populaire

2018-08-27 - Des musées et Monserrate de soir

2018-08-28 - L'or et les fleurs

2018-08-29 - Adieu la Colombie?