Retour à Bogota
J'ai fait perdre trois minutes de sommeil à Stéphane, en le réveillant un peu avant le cadran. Nous sommes arrivés au terminal d'autobus d'Armenia dix minutes avant six heures. Nos informations prises la veille avec la compagnie Bolivariano, étaient un départ à sept heures, pour 58000 pesos, pour une durée de sept heures. Comme nous avions le temps, nous sommes allés demander aux kiosques d'autres compagnies, histoire de comparer.
J'ai fait perdre trois minutes de sommeil à Stéphane, en le réveillant un peu avant le cadran. Nous sommes arrivés au terminal d'autobus d'Armenia dix minutes avant six heures. Nos informations prises la veille avec la compagnie Bolivariano, étaient un départ à sept heures, pour 58000 pesos, pour une durée de sept heures. Comme nous avions le temps, nous sommes allés demander aux kiosques d'autres compagnies, histoire de comparer.
À six heures et dix minutes, nous avions le cul dans le bus de la compagnie Velotax, pour un montant de 40000 pesos et la même promesse d'une durée de sept heures. Le wifi était défaillant, un bonhomme occupait nos places (elles sont attribuées à l'achat et inscrites sur le billet), mais les sièges étaient confortables et l'espace pour les jambes surprenant.
Il y a beaucoup de travaux sur le premier segment de route emprunté. Rien qui ne nous ralentisse, puisqu'ils sont à installer en parallèle, des ponts et des tunnels pour remplacer la route en zigzag qui traverse la montagne. Le paysage était génial, encore une fois.
À un moment, la jeune femme derrière nous s'est mise à parler au téléphone. Ce que Stéphane a compris, c'est qu'elle avait rencontré un policier sur une application et qu'elle ne savait pas encore où ça allait aboutir.
À Ibagué, environ à mi-chemin, le bonhomme qui occupait nos sièges est descendu et nous avons pu prendre nos places légitimes. L'autobus allait continuer à se remplir tout au long de la deuxième moitié du trajet. En approchant de Bogota, certains passagers commencèrent à demander des arrêts.
En arrivant à Soacha, petite ville englobée par la capitale, la police a indiqué à notre chauffeur de s'arrêter. Deux agents sont montés et ont ramassé les cartes d'identité de tout le monde, ainsi que nos deux passeports de couillons canadiens (Stéphane est un couillon à double nationalité). Dans les blogues, les guides, les vidéos, les articles, finalement partout où il est question de voyage, on dit de ne jamais laisser quelqu'un partir avec votre passeport et qu'il est préférable de suivre l'agent pour aller faire la vérification avec lui.
Je me demande dans quels pays sont allés les gens qui font la promotion de ce comportement, Disneyland? Qu'est-ce que j'aurais dû faire? Me lever et braver un policier colombien, qui en a certainement vu d'autres? Il n'y a pas un passager de l'autobus qui ait préféré suivre les agents, ou qui ait refusé de produire sa carte d'identité. Honnêtement, j'étais mal à l'aise. Je n'avais pas envie de voir mon passeport sortir de l'autobus sans moi, même dans les mains d'un policier bien identifié. Mais, qu'est-ce que je pouvais faire d'autre?
Nos passeports ont été les deux premiers documents à revenir à bord. Un des policiers est venu nous demander la longueur de notre séjour (quatre semaines), d'où nous arrivions (Armenia), nos emplois (je n'ai pas trouvé vendeur de brocolis dans mon dictionnaire). Il nous a rendu nos précieux livrets, nous a serré la main et son collègue a commencé à redistribuer toutes les cartes d'identité des autres passagers.
Vingt minutes plus tard, après un peu plus de huit heures d'autobus, nous descendions dans une station de banlieue. De là nous avons pris un taxi vers le Swiss Hostal Martinik, le même endroit qu'au début du voyage. Après un peu de repos et un «hostie» de la part de Sophie la propriétaire québécoise, nous sommes sortis pour porter notre linge sale dans une lavanderia et pour enfin manger un bon bunuelos (nulle part ailleurs ils ne sont comme à Bogota).
Finalement, ils n'étaient pas si bons. En fin de journée, ça commence à faire un bout qu'ils sèchent en étalage et les nôtres avaient clairement été repassés à la friteuse. Nous avons visité le musée de la monnaie qui est adjacent au musée Botero, mais nous avons gardé ce dernier pour une autre journée.
Pendant notre visite du musée, un jeune homme a commencé à nous parler en français. Il était fort sympathique, mais tout a basculé quand il a changé de sujet et qu'il a parlé de formation et qu'il voulait nous poser des questions. J'ai vu dans son sac entrouvert, un dépliant intitulé Réveillez-Vous. J'ai pointé le document à Stéphane et nous avons tout de suite mis fin à la conversation. C'était un témoin de Jéhovah dans l'exercice de ses fonctions.
Nous avons soupé au McDonald parce que nous en avons trouvé un sans chercher. Nous avons vu un marché d'artisanat qui me fera peut-être acheter un plus grand sac pour revenir. La place Bolivar, qui était occupée par les préparatifs de l'investiture du nouveau président Duque, était encore monopolisée par un événement quelconque.
Malgré ce nouvel événement et l'omniprésence des polices militaire et régulière, la capitale semble avoir récupéré ce chaos permanent, que nous n'avions vu qu'en dehors du centre. Il y a des mauvais amuseurs de rue, des vendeurs de melon d'eau qui se font passer les menottes, des itinérants à moitié nus, des gens qui vendent des souvenirs ou des bobettes étalés sur des bâches, des milliers de Colombiens qui sortent sur leur 36 pour souper ou prendre un verre.
J'aime Bogota.
Pour lire la suite de ce voyage :
2018-08-23 - Cerro de Monserrate
2018-08-24 - Zipaquira
2018-08-25 - Café
2018-08-26 - Consultation populaire
2018-08-27 - Des musées et Monserrate de soir
2018-08-28 - L'or et les fleurs
2018-08-29 - Adieu la Colombie?