Edoras
Au printemps dernier, un matin que je partais travailler et qu’Annie était en congé, je lui ai demandé d’organiser notre séjour en Nouvelle-Zélande. À mon retour du IGA, elle m’a fait asseoir et m’a parlé de Red Carpet Tours, une compagnie spécialisée en tours du Seigneur des Anneaux et du Hobbit. Je trouvais ça cher, très cher, mais Annie soutenait que c’était la meilleure et la plus simple des options pour voir tous les sites auxquels nous tenions.
Je lui ai demandé si Edoras était inclus, ce à quoi elle a répondu positivement. J'ai cédé. Je tenais beaucoup à ce site qui s'appelle officiellement Mount Sunday et c'est aujourd'hui que nous y sommes allés. Nous sommes partis de Christchurch à 8h30. Nous avons fait une pause dans un village nommé Rakaia, où il y a une sculpture géante d'un saumon.
En repartant, Annie et moi avons préparé nos questions pour le quiz de samedi. J'ai demandé à mon ami Carl de m'envoyer quelques idées de plus, ce qu'il a fait avec l'aide de ses enfants. Cet exercice a passé un peu le temps. Je pense que nous commençons à avoir notre dose de route.
Pour se rendre Mount Sunday, j'étais certain qu'il nous fallait prendre un VUS. Je croyais le moment venu de changer de véhicule quand nous avons fait un arrêt à Mount Potts Lodge, un minuscule gîte de cinq chambres tout près du Mount Sunday, où nous avons fait pipi. À ma surprise, nous sommes retournés dans l'autobus, qui a simplement continué sur le chemin en gravier, passé dans une calvette, raclé le pare-choc avant, pour arriver au pied d'Edoras.
Pour paraphraser la description d'Edoras que Tolkien fait dans les Deux Tours, c'est une ville bâtit sur une butte, au milieu d'une plaine entourée de montagne. Quand le film est sorti, je ne croyais pas en l'existence d'un endroit pareil et j'ai cru à un effet numérique, jusqu'à ce que j'écoute le making-of du film où il est possible de voir le site avant et après le tournage.
Encore ce matin avant d'arriver, je croyais qu'il devait y avoir un truc et que le directeur photo avait toujours choisi le bon angle pour ne pas voir tel, ou tel défaut du paysage. Comme j'avais tord. C'est une des plus belles choses que j'ai vu de ma vie.
Sur la clôture qui ferme le site, il est écrit qu'il est interdit aux tours à but lucratif d'entrer et de faire l'ascension d'Edoras. Julie n'a pas sourcillé, a ouvert la porte et est passée devant. Nous avons eu la colline de 100 mètres pour nous seul, à l'exception de quatre personnes qui redescendaient quand nous sommes arrivés et d'un couple qui montait avec nous. Ces deux personnes ne resterons pas plus de 15 minutes, avant de redescendre.
Nous sommes restés presque deux heures à prendre des photos de tous les angles possibles. Nous avions un drapeau du Rohan, dont la capitale est Edoras. Certaines membres du groupe ont endossé la robe d'Eowyn pour prendre la pose dans le vent. Julie nous a pointé la montagne ou le feu d'urgence est allumé, lorsque le Gondor appel à l'aide.
Évidemment, il y avait beaucoup de choses qui passaient par notre imagination. Le site est un parc national et une des conditions pour filmer à cet endroit, était de tout remettre dans l'état d'origine. Il ne reste rien de la ville, des fortifications, du cimetière ou du Château d'or des rois de Rohan.
Ce site était le préféré de Richard Taylor, fondateur de Weta Workshop. Daryl le Texan, a dit qu'il pouvait maintenant mourir. Moa la Suédoise, a dit qu'elle ne voulait pas rentrer et qu'elle se contenterait d'une cabane dans un coin.
Même Angela s'est faite prendre au jeu. En arrivant en Nouvelle-Zélande, je me demandais s'il y avait un habitant du pays qui n'avait jamais vu le Seigneur des Anneaux. Notre chauffeuse ne l'a jamais vu et ne connaît pas Viggo Mortensen. Devant notre enthousiasme pour cet univers, elle a enfilé la robe d'Eowyn et brandissant une épée, s'est faite prendre en photo.
Julie a parfois du mal à nous ramener à l’ordre, surtout quand il est temps de quitter un site magique comme Edoras. Péniblement, nous sommes retournés vers l’autobus, non sans regarder un millier de fois derrière nous. Je n’ai jamais marché aussi lentement. Moa traînait encore plus loin derrière.
En repassant la clôture, j’ai regardé Julie et en pointant le panneau, lui ai demandé si elle avait des connexions. Elle a simplement répondu : «yes». Parce que ce n'est pas tout d'obtenir l'autorisation des autorités, les terres entourant le parc appartiennent à un oligarque russe, qui ne vit pas en Nouvelle-Zélande. Elle a pourtant tous les documents qui lui permettent de nous faire visiter Edoras, sans être inquiétée par qui, ou quoi que ce soit.
Dans l'autobus, elle nous a vanté la qualité de son tour, en le comparant avec les excursions pour croisiéristes débarquant à Christchurch. Pour quelques centaines de dollars, ces touristes sont conduits devant la clôture pour prendre des photos, puis ramenés à leur bateau pour le départ du soir, sans avoir approché la colline.
En retournant à Mount Potts Lodge pour un autre pipi et pour manger notre dîner, nous avons croisé un tour d'un jour arrivant de Christchurch et Julie a affirmé qu'ils n'allaient pas monter, parce qu'ils n'en avaient pas le droit. Elle peut nous dire ce qu'elle veut, mais elle pense être la seule à pouvoir le faire avec Red Carpet Tours.
Nous avons repris la route pour aller rejoindre notre hôtel pour une nuit à Twizel. Après un dernier arrêt à un promontoire qui permet de voir Edoras, nous sommes passés dans Lake Clearwater. C'est un minuscule village sans électricité qui vit de la pêche et où Viggo Mortensen avait son petit cottage pendant le tournage dans la région.
En route, Annie s'est sentie mal et nous pensons que c'est parce qu'elle s'ennuie de Winston. Nous lui avons acheté un thé et du Sprite pendant une pause dans la ville de Geraldine. Avant Twizel, il ne nous restait plus qu'un arrêt au lac Tekapo.
Ce lac artificiel est alimenté par la fonte des glaciers et est bleu clair. Au bord il y a une statue de chien, pour souligner l'importance de cet animal dans la vie des bergers. Il y a un peu plus loin, une minuscule église qui a la réputation d'être la plus photographiée de Nouvelle-Zélande. J'ai réussi à avoir une photo sans humain, parce que j'ai capturé la bonne fraction de seconde. Il y avait un tas de Chinois en mouvement autour de moi et un autre paquet qui tournait le coin, juste après que j'aie appuyé sur le bouton de mon appareil.
À Twizel, notre hôtel est fort sympathique et vieillot. Il y a un chat qui s'appelle Jack et qui aime faire la sieste auprès du foyer. Dans le lobby, une couturière qui fabrique des capes et des costumes médiévaux nous attendait. Nous n'avons rien acheté parce que nous en connaissons une géniale de couturière.
Le souper nous était fourni à l'hôtel et c'était un buffet. Depuis le début du tour que je vois des agneaux partout et ça me donne envie d'en bouffer. Ce soir, il y en avait du rôti et c'était délicieux. Angela, qui mangeait avec nous, a demandé si l'un d'entre nous avait la version numérique du premier film du Seigneur des Anneaux. Sachant qu'elle entreprenait un tour avec des mordus, elle a pris avec elle les DVD, mais a omis de prendre le premier. Elle m'a apporté un disque dur externe, sur lequel j'ai mis le film qui lui manquait, ainsi que les trois Hobbit.
La soirée s'est terminée avec quelques membres de notre communauté de geeks, devant un thé, à parler de Tolkien et de combien nous étions content d'être dans un petit groupe.
Pour lire la suite de ce voyage :
2018-10-11 - Pelennor Fields et Laketown
2018-10-12 - L'Unique
2018-10-13 - Fangorn et la Dissolution de la Communauté
2018-10-14 - Kiwi Birdlife Park
2018-10-15 - Isengard
2018-10-16 - Quitter la Terre du Milieu