2018-10-08 - Bijoux et randonnée

Bijoux et randonnée

Le restaurant de l’hôtel est construit au bord de la rivière Matai. Celle-ci est au même niveau que la mer. En arrivant hier soir, la marée étant très basse, la rivière était minuscule dans son lit et s’écoulait doucement. Nous avons vu un homme au bord de ce qui semblait un ruisseau, marcher sur le gravier qui séparait l’hôtel de l’eau. Ce matin en déjeunant, l’eau verdâtre de la mer recouvrait toute cette zone et venait jusqu’au bord de la terrasse extérieure. Selon Julie, il y a des phoques qui restent piégés à l’occasion par la marée basse. Nous n’avons pas eu la chance d’en voir ce matin.

Après notre déjeuner de huit heures en compagnie de Moa, la Suédoise, nous avions amplement de temps pour revenir à la chambre et nous préparer. Notre départ n’était prévu que pour 9h55. Les deux Américaines qui viennent de Louisiane, ont quand même réussi à arriver cinq minutes en retard. Notre seule destination de groupe était la bijouterie Jens Hansen.

La plupart des bijoux qu’il est possible de voir dans les films du Seigneur des Anneaux ou du Hobbit, sont le fruit des studios Weta Workshop. Cependant, l’anneau unique a été commandé à un bijoutier de la ville de Nelson, Monsieur Jans Hansen. D’origine danoise, il est mort avant la sortie du premier film en 1999.

À la boutique portant son nom, nous avons rencontré son fils aîné, Halfdan Hansen. Fort sympathique, danseur de salon émérite en compagnie de son épouse (ballroom dance), il a une moustache excentrique, mais bien soignée et sans exagération. Il nous a fait une présentation sur la création de l’anneau de Sauron par son père. Il a beaucoup parlé des contraintes légales qu’il rencontre lorsqu’il veut commercialiser un produit relatif aux films. Pour contourner certaines poursuites de New Line Cinema, il a créé des bijoux au nom des acteurs, plutôt qu’au nom des personnage. Ainsi, la bague d’Elrond devient la «Ring for Hugo», la bague de Gandalf devient la «Ring for Sir Ian» et ainsi de suite.

Il nous a montré des répliques des anneaux créées en fonction de la taille des personnages. Un anneau à la taille des Hobbits, un anneau à la taille d'Isildur, un anneau à la taille de Sauron qui dans sa forme physique, faisait neuf pieds, un anneau gigantesque pour les gros plans et les reflets. Halfdan nous a fait visiter les ateliers minuscules où travaillent ses joailliers. Il y avait des trucs très jolis dans sa collection privée, comme des feuilles d'arbre en argent, enroulées pour faire une bague, mais nous n'avons rien acheté faute de vrai coup de coeur. Cassandra et Reed, ainsi que Moa, ont fait mesurer leurs doigts pour choisir certains bijoux.

Nous ne sommes pas restés pour voir leurs achats et nous avons laissé le groupe à la bijouterie. La majorité des membres du tour partait en hélicoptère cet après-midi, mais comme ça coûtait 600$NZ par personne, nous avons préféré la marche. Un des couples allait faire un tour des vignobles, mais le vin ne fait pas partie de nos intérêts. Nous allions donc marcher dans Nelson. Notre itinéraire devait commencer par la cathédrale anglicane et continuer avec un pique-nique au «Center of New Zealand». À partir de là, nous prévoyions improviser.

Annie s'est soudainement sentie mal et les projets ont changé. Après avoir vu la cathédrale, nous nous sommes dirigés vers un parc tout près, le Queen's Garden. Là j'ai mangé ma part du dîner en compagnie d'Annie et d'une vingtaine de goélands. Nous nous sommes ensuite séparés sur un sentier piétonnier qui allait soit à l'hôtel, où Annie est retournée, soit au «Center of New Zealand», où je suis allé.

En chemin vers la colline à monter (une autre), j'ai traversé un pont pour piétons. Il y avait un aveugle et son Labrador, qui prenait une pause à une table, dans le parc qui longe la rivière Matai. J'ai vu des gens pratiquer leur habileté au rugby et ça m'a donné envie de participer, même si je ne connais ce sport que par le film Invictus. J'ai pris beaucoup de temps pour traverser les rues où les voitures roulent à gauche. Finalement, j'ai entrepris l'ascension vers le «Center of New Zealand».

Le «Center of New Zealand» est le point zéro d'où les distances sont calculés en Nouvelle-Zélande. Je ne sais pas trop ce que ça veut dire, il faudra encore une fois que je discute avec ma cousine Émilie. La vue est magnifique et la marche pour s'y rendre passe par un sentier qui serpente dans un très beau parc. Une fois en haut, il y a un monument en forme d'aiguille, pointant une plaque de bronze au sol.

Je suis resté à cet endroit pour prendre une tonne de photos de la mer, des montagnes et de la campagne environnante. J'ai eu peu de compagnie. Ceux qui faisaient l'ascension et que j'ai doublés ne se sont jamais rendus, ou alors je ne suis pas resté assez longtemps. Une grand-mère avec ses deux petits-fils et un touriste chinois furent mes seuls compagnons. Aucun n'est resté très longtemps alors j'ai pratiquement eu la place à moi tout seul.

En quittant ce site, j'ai pris un long sentier qu'indiquait la carte touristique. Ce trajet m'a fait longer une crête et j'ai contourné la ville en passant par des champs à flanc de montagne, où des moutons relaxaient au soleil. Je faisais un peu de slalom entre les petites bouses. En regardant autour de moi, j'avais l'impression d'être perdu, mais tout était inscrit sur la carte.

Comme prévu, je suis arrivé sur la rue Atawhai, devant le Founders Heritage Park. Ce parc est comme le Village québécois d'antan. Je suis entré seulement dans l'accueil, qui est dans un vieux moulin, pour voir leur petite boutique. Ils avaient une sélection de jouets rétros. Je suis tombé sous le charme d'un petit avion de chasse Spitfire, comme celui que j'avais vu au musée d'Auckland. Il m'a coûté 3.10$NZ et ne prend pas beaucoup de place dans mon bagage.

J'ai fait mon chemin vers l'hôtel, à travers des quartiers résidentiels. En arrivant à la chambre, Annie somnolait. Je l'ai laissé se réveiller et suis reparti presque tout de suite pour l'épicerie. Nous devions acheter notre souper et de quoi dîner demain. En revenant, Annie était prête et nous sommes allés voir un magasin de souvenirs que Julie nous avait recommandé. Nous nous sommes achetés chacun un t-shirt, quelques cartes postales et un petit kiwi en verre soufflé.