2018-09-21 - Escale à Kona

Escale à Kona, de l’autre côté de la Grande Île

Kona est la seule escale de notre croisière où il nous faut prendre un bateau navette, du Legend au port. Comme nous n’avions pas d’excursion, nous n’étions pas prioritaires. Nous devions nous rendre à la salle de spectacle Follies, recevoir notre numéro de groupe et attendre qu’il soit appelé. Nous avons eu le quatre. En moins de 10 minutes, les groupes un et deux sont partis.

Nous étions à Kona à 9h50 et nous attendions notre bateau dans la salle depuis 8h10. Il faut environ 10 minutes pour parcourir la distance. C’était un long processus. Arrivé sur le quai, des photographes de Carnival nous attendaient pour nous prendre avec un type habillé traditionnellement et une sirène qui avait chaud dans son costume très décolleté. En sortant du quai, un autre passager du Legend nous a demandé si nous voulions embarquer avec eux pour un tour de la région. Nous avons préféré nous promener à pied dans la ville.

La rue qui longe la baie est pleine de boutiques touristiques et de restaurants. Un type qui travaillait dans une galerie de photos artistiques nous a demandé ce qu’était l’écusson jaune sur nos sacs. La Cordonnerie Orford a un rayonnement international. Nous avons acheté des cartes postales et d’autres babioles pour donner en cadeau à nos innombrables nièces. Nous avons aussi acheté des mini bouteilles de Whiskey à la cannelle de la marque Fireball. Nous en avons bu une gorgée au party d’anniversaire de mon oncle Marcel et depuis, à chaque fois que nous en voyons, nous rigolons parce que ce n’était vraiment pas si mauvais.

Le clou de nos achats a été dans la bijouterie Pearl Factory. Quelqu’un avait dit à Annie avant de partir, qu’étant à Hawai’i, elle devait absolument s’acheter une perle noire. Le problème, c’est que ça coûte la peau des fesses et qu’il reste encore plus de trois semaines à ce voyage. En regardant un étalage de perles noires, nous avons remarqué sur le comptoir, un contenant en bois avec des huîtres.

La gentille vendeuse nous a expliqué que pour 14.99$, nous choisissons notre huître, elle l’ouvre devant nous et la perle est à nous, peu importe la taille ou la couleur, c’est-à-dire la valeur. Une dame faisant la croisière avec nous en a ouvert trois et a eu de belles perles crèmes, comme nous sommes habitués de voir.

La vendeuse a ouvert l’huître d’Annie et elle est restée très surprise en voyant une perle argent, légèrement bleutée, plus grosse que les trois de l’autre dame. Comme nous n’y entendons rien en bijoux et en perles, la vendeuse peut nous avoir dit n’importe quoi. Selon elle il y a seulement trois à cinq pourcent de chances d’avoir une perle de ce genre, elle est plus grosse que la moyenne trouvée dans les huîtres offertes par la boutique et elle vaudrait au moins 200$, telle quelle.

La perle à 14.99$ est évidemment une façon de nous amener à acheter autre chose. On nous a offert des petites cages en or de 350$, mais la vendeuse a vite compris que nous n’avions pas ce genre de budget. Annie a choisi une petite cage en argent à 37$ et une chaîne du même métal à 40$.

Ensuite, nous avons cherché une connexion internet, sans succès. Après un dîner au Subway, nous avons fait quelques boutiques, croisé DJ et Kate, puis Dave et Elizabeth et nous sommes retournés vers les navettes. Au bord du quai, il y avait une tortue marine qui mangeait les plantes aquatiques attachées aux parois rocheuses. Nous n’avons pas vu de dauphin.

Après qu’une vague eut arrosé nos souliers, nous sommes passés par la sécurité qui était opérée par les mêmes employés que la veille à Hilo. En embarquant, un homme s’est pris le pied et a roulé dans le bateau. L’employé qui devait l’aider était déjà dans le jus avec l’épouse du même monsieur. Nous étions de retour dans notre chambre à 14 heures. Nous sommes incapables de dire le nom de l’animal en serviette du jour. Nous avons passé un peu de temps sur le pont 10 à chercher des dauphins, en écoutant la trame sonore de The Greatest Showman. Nous avons essayé de faire une lessive, mais nous n’étions pas les seuls à y avoir pensé.

Au souper, nous sommes arrivée les derniers à notre table, comme d’habitude. Ce qui nous a retenu cette fois est que nous cherchions notre photographe préféré, Angga d’Indonésie, pour nous prendre dans nos plus beaux habits. Annie portait sa perle en bracelet, parce que son kit ne permettait pas de la porter au cou.

Il y a aussi eu cet homme de Saskatoon, dont le complet couvert de dessins de moustaches nous a tellement plu, que nous avons demandé une photo en sa compagnie. C’est sa femme qui nous a photographié avec mon appareil.

Ce souper restera assurément un des plus mémorables de la croisière. C’était le deuxième et dernier soir chic de la croisière. Dave ne portait pas sa chemise parce qu’il a eu un accident de service de buanderie. Nous connaissons maintenant un tout petit chapitre de sa vie et de celle d’Elizabeth : ils sont mariés depuis 25 ans, mais leur plus vieux a 28 ans. Il s’appelle Taylor et est issu d’un premier mariage d’Elizabeth. Dave le considère comme son fils (là s’arrête notre savoir). Ils ont deux jumelles dont nous avons oublié les noms, mais leur plus jeune fille s’appelle Lea, suivie par Jaqueline, qu’ils appellent par son deuxième nom, Bryce.

Pour ce qui est de DJ et Kate, c’est un feu roulant. DJ est, comme je l’ai déjà dit, un très mauvais conteur. Malgré cela, il ne peut pas s’empêcher de nous parler de chaque détail de sa journée. Sa visite à la boutique de t-shirts qui changent de couleurs au soleil était son moment préféré à Kona. Sa participation à un party d’adultes la veille, pendant que Kate dormait, nous a semblé plus étrange qu’intéressante. Très compétitif, il s’est fait beurrer de rouge à lèvre pendant un jeu, avant de se retrouver dans la boîte de nuit du bateau et de rentrer à sa chambre aux petites heures du matin. Son monologue était parfois interrompu par un «You didn't tell me that», de Kate.

À un moment pendant le souper, sorti d’on ne sait où, DJ s’est adressé à Dave pour lui dire qu’il avait rêvé à lui. J’ai eu un peu peur à ce moment. DJ et Kate sont des petits malaises ambulants et je ne sais jamais comment les gens vont réagir à ce qu’ils disent ou font. Je parle par expérience.

Avant que DJ commence, Dave lui a simplement demandé si le rêve se racontait. DJ avait du mal à se concentrer, se faisant rire lui-même. Nous riions parce que Dave avait vraiment du fun. Je ne l’aurais pas pensé à notre première rencontre, mais il aime être le centre de l’attention et il gère très bien ça. Nous avons fini par savoir que dans le rêve, Dave était la doublure de Vin Diesel lors de ses scènes d’action. La suite est perdue entre les éclats de rire et les commentaires de Dave. Nous avons tous pleurés, même Kate.

Après nous avoir dit ressembler à Brandon Fraser (ce qui est très drôle parce que leur seul point commun est qu’ils sont blancs) et un peu avant le dessert, DJ s’est excusé parce qu’il ne se sentait pas très bien. Kate est restée avec nous parce qu’elle ne part plus sans son dessert.

Les serveurs ont encore fait un de leur drôle de spectacle-party et ce soir ils demandaient aux hommes d’inviter leurs épouses à danser. Je l’ai fait, mais Dave a refusé d’inviter Elizabeth, sous prétexte que s’il se blessait, il ne pourrait plus faire son travail de doublure.

En sortant du Truffles, nous sommes tombés sur une soirée de jeux Hasbro géants au Follies. Il y avait un jeu de Connect Four immense, joué avec des ballons de volleyball, qui aurait beaucoup plu à Donald. Nous avons pris un peu d’air sur le pont, constatant que la mer était très agitée. Annie était certaine que les stabilisateurs étaient opérationnels.

En arrivant dans la chambre, nous avons constaté que la vitesse du bateau était de 17 noeuds au lieu du 19 ou 20 habituel, confirmant que les stabilisateurs, deux grands ailerons déployés sous l’eau, étaient ouverts et nous ralentissaient. Nous sommes maintenant des experts en navigation.