La laguna de la Cocha
Ce matin quand Livia, notre hôtesse, est venue nous porter notre déjeuner, je lui ai montré des photos de la maison sous la neige, à Port-Cartier. Je crois qu'elle n'avait jamais vu autant de neige et elle nous a dit que pour les Colombiens, cinq degrés c'est trop froid pour sortir.
Ce matin quand Livia, notre hôtesse, est venue nous porter notre déjeuner, je lui ai montré des photos de la maison sous la neige, à Port-Cartier. Je crois qu'elle n'avait jamais vu autant de neige et elle nous a dit que pour les Colombiens, cinq degrés c'est trop froid pour sortir.
Jusqu'à présent nous sommes très contents de la température. Hier, pour aller à Ipialès, Livia nous avait fortement recommandé de prendre un chandail chaud. Nous avons sué. Aujourd'hui pour aller au lac La Cocha, elle n'a rien dit et nous avons gelé. Ce n'était pourtant pas le point le plus élevé de notre voyage à 2680 mètres d'altitude. À Ipialès, nous étions à 2898 mètres. Nous cherchions notre air en remontant les marches du sanctuaire de Las Lajas.
Pour se rendre à la Laguna de la Cocha, nous avons pris un taxi collectif avec deux Colombiens qui s'en allaient au village voisin du lac (le nom m'échappe). Le trajet en zigzag dans les montagnes a pris 45 minutes. Nous étions bien serrés sur la banquette arrière, avec un type qui se curait les dents avec le pouce. En passant devant une statue de la vierge, il a lâché la job de dent pour se signer. Nous avons aussi vu une crèche peinte sur le roc, mais personne n'a fait son signe de croix pour ça.
Une fois à destination, nous avons marché dans l'unique rue du village, qui longe une rivière qui se jette dans le lac. Nous nous sommes fait demander 100 fois par 50 personnes, si nous voulions un tour de bateau vers un sanctuaire dédié à Lourdes, ou quelque chose comme ça. Nous pouvions aussi choisir d'aller faire un tour de l'île, qui est une réserve protégée et où il y avait un droit d'entrée à payer.
Nous trouvions que de payer 20$ pour aller voir un sanctuaire était un peu excessif. Si nous préférions l'île, c'était plus du double. Nous avons choisi de prendre des photos et de marcher, avant de rentrer à Pasto, pour profiter de notre dernière journée dans cette ville. Les taxis collectifs ne partent qu'une fois plein. Arrivés les premiers, nous avons dû attendre d'autres passagers. Un grand type que nous pensons Français est arrivé. Il ne manquait plus qu'une personne.
Une lancha, ces longs bateaux qui servent de transport de personnes et de marchandises, arriva et dedans se trouvait une blonde, tout ce qu'il y a de plus hippie occidentale. Nous nous sommes dit que notre attente était terminée, que la dernière place était enfin remplie.
Si la blonde embarquait bien avec nous, ce qui nous avait échappé c'est qu'elle était avec son copain colombien et un de leurs amis. Avec le chauffeur, nous nous retrouvions sept dans une Deawoo (oui, cette marque qui n'existe plus depuis 2008). Quatre sur la banquette arrière, j'étais collé contre la blonde et son copain qui semblaient beaucoup s'aimer malgré leur hygiène douteuse. Je crois qu'à un moment du trajet, il y a eu coït.
Le grand type qui c'était assis devant et qui se croyait en sécurité, s'est retrouvé à partager son siège avec l'ami du couple. Stéphane et moi, une fois sur la route, avons eu un fou rire plutôt long, après avoir cité Gérard Depardieu dans le film Les Valseuses : «On n'est pas bien, là? Tu les sens les coussins d'huile, sous ton cul ?»
Essayez maintenant de cogner des clous arrangé comme ça. J'ai faillit réussir. Pour oublier tout ça, nous nous sommes assis dans une boulangerie pour manger un bunuelos salé (nous, on aime les sucrés). Nous avons trouvé le marché d'artisanat qui n'en était pas un. La majorité des vendeurs offraient des vêtements pour la vie quotidienne.
Nous avons dîner dans un petit restaurant où il y avait des photos antiques de la ville de Pasto. Notre pain sucré aux fruits n'était pas prêt à la boulangerie habituelle. Notre boulangère ne s'ennuiera pas de nous, elle avait toujours le même sourire découragé en nous voyant. Avant l'heure du souper, nous sommes ressortis pour explorer un coin que nous avions négligé autour du stade, tout près de notre Posada.
Nous avons vu une partie de pelote basque (ou ce qui s'en rapprochait, jouée avec les paumes des mains), deux parties de soccer amateur, le quartier des mécaniciens et des pièces d'auto. Nous avons vu une jeune fille de 12 ou 13 ans dont les parents ne savent certainement pas où, ni avec qui elle se trouve. Nous avons acheté des chips et vu des gens qui dégainaient des fils pour récupérer l'aluminium et le cuivre.
Avant de rentrer pour préparer notre départ de demain vers Popayan, nous avons créé une note d'insécurité sur dix, un étant «tout va bien» et dix «on décâli...». Ce soir, nous étions tranquille.
Pour lire la suite de ce voyage :
2018-08-09 - Popayan
2018-08-10 - El Morro de Tulcan
2018-08-11 - Silvia
2018-08-12 - Cerro de las Tres Cruces - Popayan
2018-08-13 - Termales Aquatibia
2018-08-14 - Cali
2018-08-15 - La machette colombienne
2018-08-16 - Cerro de las Tres Cruces - Cali
2018-08-17 - Buga
2018-08-18 - Les hamacs
2018-08-19 - Armenia
2018-08-20 - Salento
2018-08-21 - Filandia
2018-08-22 - Retour à Bogota
2018-08-23 - Cerro de Monserrate
2018-08-24 - Zipaquira
2018-08-25 - Café
2018-08-26 - Consultation populaire
2018-08-27 - Des musées et Monserrate de soir
2018-08-28 - L'or et les fleurs
2018-08-29 - Adieu la Colombie?