2018-11-17 - La route de Bandipur

La route de Bandipur 

Il était 3h30 quand j’ai commencé à penser à la journée qui s’en venait. Je m’inquiétais pour notre trajet d’autobus. Nous ne savions pas si ça allait être simple de descendre dans la petite ville de Dumre (notre billet allait jusqu’à Pokhara, trois heures plus loin). Nous ignorions si de Dumre à Bandipur il serait simple de trouver du transport. Il nous restait aussi à trouver un moyen de se rendre de Bandipur à Pokhara lundi. 


Quand nous sommes sortis de notre chambre à 6h15, notre réceptionniste dormait encore sur son divan. Une fois réveillé, il a offert de nous accompagner jusqu’à l’arrêt d’autobus où nous devions nous rendre. Nous avons accepté. Après une toilette éclair, il a enfilé son masque anti-pollution et nous sommes partis. 

Sur place, il a averti le chauffeur que nous descendions à Dumre, pour aller à Bandipur. Je lui ai demandé son nom, que je n’ai pas compris. Je lui ai laissé un petit pourboire et il est parti. En achetant les billets, le propriétaire de l’hôtel avait dit que nous aurions de bonnes places réservées. C’était la principale raison pour laquelle il nous encourageait à acheter le plus tôt possible.


En embarquant dans l’autobus, l’employé de la compagnie qui contrôlait nos billets nous a fait asseoir en ordre d’arrivée. Ça a quelque peu choqué un couple de vieux chinois, mais dans notre cas, c’était du pareil au même. Nous sommes partis à 7h10, soit dix minutes plus tard que prévu, ce qui n’est pas si mal selon les standards népalais. 

Il a fallut une heure pour sortir de la ville et pour s’engager en zigzag dans les cultures en étages, vues depuis l’avion en arrivant au pays. Il y avait beaucoup de travaux un peu partout. Pour les réparations mineures dans la chaussée, les travailleurs étendent du gravier, qu’ils écrasent avec un rouleau compresseur et qu’ils fixent avec du goudron préalablement ramolli en mettant les barils dans un feu. 


Tout au long du trajet, Annie a noté les villes dans lesquelles nous passions, ainsi que l’heure à laquelle nous passions. En cinq heures, nous avons fait deux arrêts toilettes et vu plus d’une quinzaine de villes et villages. Il y avait dans l’autobus un assistant-chauffeur. C’est lui qui nous criait les instructions : «bathroom brake, five minutes», ou «breakfast brake, 20 minutes», ou notre préféré «Dumre and Bandipur». 

Nous n’étions pas les seuls touristes à débarquer pour aller à Bandipur. Aussitôt que nous avons eu le pied dehors, un jeune homme nous offrait son taxi pour 500 roupies. Ce n’était même pas la peine de négocier. Une fois assis dans la voiture, un homme s’approche de notre conducteur et ils se sont échangés quelques mots. Il se retourne un peu embarrassé et nous demande si un policier peut embarquer avec nous pour se rendre à Bandipur. 


Je lui ai dit que tant qu’il nous déposait devant le Himchuli Guest House, notre hébergement, je n’y voyais aucun inconvénient. Le dit policier est monté, mais il était en civil. En route, notre chauffeur nous a offert de nous prendre lundi pour aller jusqu’à Pokhara, pour la somme de 4000 roupies (50$). Il nous a laissé son numéro de téléphone et nous y songeons sérieusement. Comme d’habitude, toutes mes inquiétudes étaient injustifiées. 

Bandipur est située en altitude et nos oreilles bouchaient et débouchaient à mesure que nous montions. La route était à peine large pour une voiture, mais dans les courbes le klaxon était généreusement utilisé. Notre chambre était prête dès notre arrivée. Il n’y avait pas courant. 


La chambre se ferme avec un cadenas, mais nous n’en avons pas d’assez gros pour le loquet. Nous avons fait confiance et sommes partis manger en fermant simplement la porte, sur laquelle il y a le dieu Ganesh de gravé. Nous étions dus pour des momos végétariens, cuit à la vapeur, que nous avons mangés sur une terrasse. 

Depuis le début du voyage, nous préférons les plats végétariens lorsque c’est possible. Ce n’est pas autant par principe, que par désir d’éviter les risques de contamination. Il y a du danger avec les protéines végétales aussi, mais je fais plus ou moins confiance au mode de préparation de la viande, de l’abattoir à l’assiette. 


Nous avons accompagné nos momos de rotis, des pains plats qui ressemblent au chapatis d’hier, pour terminer la sauce qui vient avec les momos. La pauvre serveuse était bien découragée de nous voir commander si peu (une assiette à deux). Elle lèvera même les yeux au ciel quand je lui remettrai un pourboire de 10%. Au moins, tout était délicieux et fait maison. 

En sortant du restaurant, nous avons choisi une destination sur un panneau représentant la carte du village. C’était un petit temple bouddhiste, d’où nous pensions avoir une belle vue de l’Himalaya, parce que Bandipur est reconnue pour cela. Le problème est que depuis que nous sommes sortis de Kathmandu, même si le ciel est bleu, l’humidité ou le smog voile l’horizon. 


Une fois tout près du temple, j’ai pris ma boussole pour être certain que nous regardions vers le nord, vers l’Himalaya et nous n’avons d’abord vu que quelques nuages. En nous concentrant vraiment bien, nous avons enfin distingué un petit pic blanc, à travers les nuages. C’était bien pâle et nous souhaitons que ce soit mieux demain. 

En retournant vers notre maison d’hôte, nous croisons beaucoup de jeunes de la ville qui sont en congé pour la fin de semaine. Nous avons acheté des clémentines pleines de noyaux, des petits pains et des œufs pour notre déjeuner de demain. Nous les ferons cuire dans notre bouilloire. De retour à la chambre, nous avons trouvé un cadenas sur notre porte. L’employé nous l’avait laissé pendant notre absence. L’électricité coupera à nouveau, mais seulement pour quelques minutes. 


Pour lire la suite de ce voyage :

2018-11-18 - La tête dans les nuages

2018-11-19 - Pokhara

2018-11-20 - Thérapie

2018-11-21 - Trois taxis, deux musées et une marche

2018-11-22 - Les souliers rouges

2018-11-23 - Sarangkot

2018-11-24 - Les souliers à orteils

2018-11-25 - Bindhyabasini Shanti Stupa

2018-11-26 - Bindhyabasini

2018-11-27 - La grotte, la chute et le vedettariat

2018-11-28 - Les adieux de Tal Barahi

2018-11-29 - Huit heures et 218 kilomètres

2018-11-30 - De Durbar à Durbar

2018-12-01 - Sagarmatha

2018-12-02 - Sanjay et Bhakta

2018-12-03 - Les ruelles de Kathmandu

2018-12-04 - Les yeux de tigre

2018-12-05 et 2018-12-06 - 35 heures et 57 minutes