2018-08-04 - Autour de notre quartier

Autour de notre quartier

Une journée pluvieuse, on pense toujours que ce sera ennuyeux. À Bogota c'est faux. Nous sommes partis tôt pour explorer les rues de la ville et profiter du calme de la matinée. Notre première idée était de nous rendre au Parque Tercer Milenio, qui occupe beaucoup d'espace sur la carte de la ville. Ce devait donc être beau. 

Pour s'y rendre nous devions passer par des rues marchandes qui étaient déjà bondées de Colombiens à huit heures du matin. À en croire ce que nous voyions, il n'y a pas d'heure pour magasiner un jean Levi's, un manteau North Face, ou des Converse de contre-façon. Au revoir le calme de la matinée. 

Arrivé tout près du Parque, nous avons vu notre premier accident colombien, quand une moto a glissé sur la chaussée mouillée, pour aller percuter un pare-choc de taxi. Le parc étant très décevant, nous avons continué à parcourir les rues marchandes. Des rues sont en quelque sorte spécialisées pour une gamme de produits en particulier : tissus, électronique, instruments de musique, lunettes, accessoires de cuisines. 

Hier nous parcourions le quartier de la Candelaria, renommé pour ses graffitis. Ce n'est pas seulement dans ce quartier qu'il y a de belles murales, parce que nous avons dans nos détours, photographié plus d'une vingtaine de ces oeuvres de qualité variable. 

Pour dîner, nous nous sommes rendus à un restaurant que nous avions identifié la veille, spécialisé en poutine. C'était dans le même coin où je m'étais fait offrir de la cocaïne la veille. Notre passage dans le quartier promettait d'être intéressant. Comme nous ne nous y attendions plus, un vieil homme nous arrête pour nous demander la direction d'un attrait quelconque, en nous disant qu'il était un touriste vénézuélien. 

La mise en scène, fort intéressante, s'enclenchait. Comme nous hésitions, le Vénézuélien interpelle un type en veston cravate pour lui poser la même question. Le cravaté répond avec assurance et se met à nous poser des question en anglais. Il sort la plus ridicule des fausses cartes de police possible, glissée dans un petit étui de plastique à cinquante sous. Le logo de la police dessiné sur le plastique protecteur transparent, n'était pas de la même couleur que la carte d'identité. 

Évidemment, après avoir produit ce document très officiel, il nous demande nos passeports à tous les trois, pour aller les montrer plus loin à d'autres policiers. Le Vénézuélien s'empresse, mais après lui avoir dit que nous n'avions pas nos précieux documents, Stéphane se retourne vers moi et dit : «Ça sent l'arnaque». Je lui donne raison, me retourne vers le pseudo-policier qui s'attend à ce que nous le suivions et je baragouine une excuse et nous partons dans l'autre direction. 

Il n'insiste pas et nous dit de ne pas hésiter à composer le numéro de la police en cas de besoin. Nous rigolons bien en mangeant notre poutine et en citant ad nauseam le «ça sent l'arnaque» de Stéphane. Après le repas et une pause à l'hostel, nous sommes repartis dans les rues, à la recherche de nouveaux coins à explorer. 

Nous avons d'ailleurs un peu exagéré sur l'étendu de nos explorations, en nous retrouvant dans des quartiers un peu moins recommandés. À un moment, sur un pont pour piétons, nous avons été confronté à deux types louches qui voulaient du feu, après avoir vu nos appareils photo. Bon, je dramatise peut-être, mais nous avons quand même préféré nous rediriger vers un terrain connu. 

Chemin faisant, Stéphane a réussi à produire une autre extraordinaire citation, suite à une rencontre avec un vendeur de bracelets itinérants, dont l'hygiène était douteuse. Après s'être difficilement débarrassé de l'homme en question, qui nous collait parce que je maintenais un contact visuel, Stéphane a dit : «Tu peux me donner du Purell? J'ai quand même fait un fist bump avec un gars qui a presque la lèpre». 

Si son côté français est parfois irritant, dans des moments comme ça, je me félicite d'être en voyage avec lui. En fuyant l'adversité, nous sommes tombés sur le musée militaire. Comme l'entrée était gratuite, nous y sommes allés. 

Il n'y a pas grand chose à en dire, sinon qu'il y avait beacoup d'armes historiques originales, des guerres du vingtième siècle. Nous sommes repassés par la Plaza Simon Bolivar pour rentrer à l'hostel. La présence militaire est de plus en plus grande et nous avons vu un avis sur un bâtiment fédéral, expliquant que dès le six août, tout serait fermer pour l'assermentation du président le sept. 

Ce soir, c'est la préparation pour notre vol vers Pasto, dans le sud, demain matin à sept heures. 


Pour lire la suite de ce voyage : 

2018-08-05 - Pasto

2018-08-06 - Les rues, les desserts et une limonade

2018-08-07 - Sanctuaire de Las Lajas

2018-08-08 - La laguna de la Cocha

2018-08-09 - Popayan

2018-08-10 - El Morro de Tulcan

2018-08-11 - Silvia

2018-08-12 - Cerro de las Tres Cruces - Popayan

2018-08-13 - Termales Aquatibia

2018-08-14 - Cali

2018-08-15 - La machette colombienne

2018-08-16 - Cerro de las Tres Cruces - Cali

2018-08-17 - Buga

2018-08-18 - Les hamacs

2018-08-19 - Armenia

2018-08-20 - Salento

2018-08-21 - Filandia

2018-08-22 - Retour à Bogota

2018-08-23 - Cerro de Monserrate

2018-08-24 - Zipaquira

2018-08-25 - Café

2018-08-26 - Consultation populaire

2018-08-27 - Des musées et Monserrate de soir

2018-08-28 - L'or et les fleurs

2018-08-29 - Adieu la Colombie?