Bhaktapur
Après avoir fait la grasse matinée jusqu’à 4h30 et fait les vaches au lit jusqu’à sept heures, nous sommes descendus pour manger nos omelettes. Nous avons demandé de l’eau chaude pour Annie, parce qu’elle n’aime pas le thé noir qu’ils nous servent. L’employé a servi Annie dans une grande tasse de verre sale. Il y restait des traces de ce que nous y avions laissé la veille, en l’empruntant pour notre souper.
Annie a quand même plongé son thé vert dedans, parce qu’elle est une dure à cuire puis, parce que dans l’eau bouillante, il n’y a pas grand-chose qui survit. Pendant le déjeuner, un jeune touriste a quitté l’hôtel et en sortant, nous avons croisé sur la terrasse, deux autres personnes que nous n’avions jamais vu. Il semble y avoir un bon roulement dans les chambres.
Il faut dire que nous passons plus de temps que la moyenne des touristes à Kathmandu, avec 14 nuits en tout. Cela nous permet de bien s’approprier la ville et de faire des tours dans les environs. Aujourd’hui, le plan était d’aller à Bhaktapur, à environ 30 minutes de route.
Nous somme sortis pour aller prendre un taxi dans Thamel. Nous voulions d’abord aller voir celui qui nous avait reconnu, mais nous ne l’avons pas trouvé. Ensuite, nous avons créé une petite guerre, en demandant le prix à plusieurs chauffeurs, dans la même rue. Nous n’avons pas vraiment aimé cette situation, alors nous sommes partis.
En nous retournant, nous pouvions voir les chauffeurs qui s’engueulaient un peu, tout en riant bien fort des deux petits blancs fuyant la bisbille. Nous dirigeant vers un autre emplacement à taxis que nous connaissions, l’un de ceux qui venaient de rire de nous, nous a rejoint avec sa voiture. Il nous a pris après que nous ayons négocié 1200 roupies au lieu de 1500. Ce n’était pas très agressif de notre part.
Notre chauffeur avais 35 ans et s’appelait Susalam (orthographe incertaine). Il avait deux enfants à l’école privée et il venait d’un village tout près de Lukla, au pied de l’Everest. Il aurait bien voulu nous attendre à Bhaktapur, pour pouvoir avoir notre argent à l’aller et au retour. Il nous disait même qu’il était très difficile de retrouver un taxi pour rentrer vers la capitale.
Je n’y croyais pas trop, ce qui fait qu’une fois à destination, nous l’avons congédié et comme il n’avait apparemment qu’un billet de 100, j’ai cédé et lui ai laissé 1400 roupies. Ça devait arrivé, puisque pendant tout le trajet, il a parlé du coût des études de ses enfants, du loyer de son petit deux pièces près du temple des singes, des paiements de sa voiture, etc.
Ce n’était pas fini, nous devions payer pour entrer dans la zone touristique. Il en coûtait 1500 roupies par personne. Après le paiement, nous entrons sur la place Durbar de Bhaktapur et nous sommes assaillis par des hordes de guides, qui s’arrachent notre clientèle. Il a fallut jouer dur pour leur faire comprendre que nous préférions manœuvrer tout seul. Cette ville est reconnue pour le travail du bois, son architecture reflète cette réputation et je savais un peu ce que je voulais voir : Palais aux 55 fenêtres et Taumadhi principalement.
Tout est concentré dans un assez petit quartier. Tout de suite après le paiement, nous pouvions voir le Palais aux 55 fenêtre. Il est entouré de plusieurs autres bâtiments et de plusieurs amoncellements de décombres datant du tremblement de terre d’avril 2015, qui a fait près de 9000 morts. Des ouvriers s’affairaient à la reconstruction, mais ça ressemblait plus à du spectacle qu’à un chantier efficace.
Dans un des temples écroulés, il est encore possible de monter sur le premier palier. En redescendant, nous nous sommes fait apostropher par des touristes indiens, qui trouvaient que nous prenions trop de temps dans les marches et que nous ruinions leur photo. Annie a ralenti le pas.
Nous avons mangé nos dernières barres de noix rapportées de Nouvelle-Zélande et nous sommes dirigés vers la Place de la poterie. En chemin je me suis arrêté à une boutique de machettes khukuris, pour y rester plus de 30 minutes à écouter le vendeur me parler des lames, des manches, des étuis. Il m’a fait tester la coupe dans une bûche que le magasin gardent à cet effet. Reparti sans acheter, j’ai pris la carte d’affaire et des photos à titre de référence.
Je vais m’en acheter une, peut-être même deux, mais je ne suis pas pressé et je tiens à comparer la qualité et la finition. Une fois arrivé à la Place de la poterie, une dame triait des grains, un type installait des lumières sur un toit, des poteries séchaient au soleil. Nous ne savions pas trop par où commencer.
Un vendeur nous a abordé, mais il n’était pas très agréable. Un petit temple hindou a attiré notre attention et nous y sommes allés. Pendant que je le prenais en photo, un autre vendeur a commencé à parler à Annie, mais cette fois, c’était tout sauf agressant.
Je me suis approché et il m’a invité à entrer dans le petit temple, pour voir les sculptures de bois datant du 16e siècle. Il m’a demandé si je ressentais l’énergie émanant du soleil, gravé sur le plancher. Ma seule réaction est venue de sa conviction et non de la puissance du lieu.
Nous sommes évidemment entrés dans son atelier et il a fait asseoir Annie au tour à poterie. Elle y a passé une dizaine de minutes et a vraiment adoré l’expérience. Il nous a donné deux petits bouddhas noirs. Nous lui avons acheté une coupe qui nous rappelait le Graal dans Indiana Jones et la Dernière croisade, une petite tête de Bouddha et un petit bol émaillé bleu.
Le vendeur s’appelait Srijan Prajapati (orthographe certaine) et pendant que nous étions avec lui, l’homme installant des lumières sur un toit a dérangé un essaim d’abeilles, attirant l’attention de tout le monde sur la petite place. Nous sommes partis parce que nous avions faim.
Nous avons trouvé un endroit servant des pizzas momos. On vous sert vos momos recouverts de sauce à pizza, de légumes et de fromage râpé. C’était très bien. Après il nous restait la place Taumadhi à voir. Nous nous y sommes rendus, avons vu un chat errant tacheté que les occidentaux auraient payé cher, des petits voyous et un vieux mendiant tout en haut d’un temple. Nous nous sommes ensuite redirigés vers le guichet d’entrée, pour rentrer à Kathmandu.
Plusieurs chauffeurs attendaient. Nous avons pris le premier, qui a refusé de descendre son prix malgré la présence d’un de ses concurrents, qui semblaient l’appuyer. Notre nouveau chauffeur avait de l’attitude et la première propension à la rage au volant constatée depuis le début de ce voyage. Il a fait un commentaire à un motocycliste indécis, en a bousculé un autre du pare-choc, a voulu passer outre les indications d’une agente de la circulation, a manifesté son impatience à plusieurs reprises.
Arrivé à Sorhakhutte, notre quartier au nord de Thamel, nous lui avons payé les 1500 roupies demandées. En marchant vers l’hôtel, nous avons magasiné une petite bouilloire et deux tasses en acier inoxydable, pour nous préparer des petits repas dans la chambre. Nous avions eu cette idée le matin en nous levant. Nous avons tout trouvé pour 1000 roupies, dans une minuscule boutique à deux pas de l’hôtel. Dans un dépanneur, nous avons trouvé des ramens.
Ça peut paraître cher pour se faire des nouilles, mais il nous reste encore trois semaines pour amortir la dépense. Les conseils financiers de Donald, mon beau-père, nous influencent jusqu'au Népal.
Pour lire la suite de ce voyage :
2018-11-14 - La journée aux trois objectif
2018-11-15 - Le temple des singes
2018-11-16 - Pashupatinath
2018-11-17 - La route de Bandipur
2018-11-18 - La tête dans les nuages
2018-11-19 - Pokhara
2018-11-20 - Thérapie
2018-11-21 - Trois taxis, deux musées et une marche
2018-11-22 - Les souliers rouges
2018-11-23 - Sarangkot
2018-11-24 - Les souliers à orteils
2018-11-25 - Bindhyabasini
Shanti Stupa
2018-11-26 - Bindhyabasini
2018-11-27 - La grotte, la chute et le vedettariat
2018-11-28 - Les adieux de Tal Barahi
2018-11-29 - Huit heures et 218 kilomètres
2018-11-30 - De Durbar à Durbar
2018-12-01 - Sagarmatha
2018-12-02 - Sanjay et Bhakta
2018-12-03 - Les ruelles de Kathmandu
2018-12-04 - Les yeux de tigre
2018-12-05 et 2018-12-06 - 35 heures et 57 minutes