Pourquoi le Népal?
Pourquoi je tenais tant à aller au Népal? C’est une combinaison de petits facteurs, qui ont commencé quand nous nous demandions si nous aimerions vivre à l’étranger. Je me disais qu’un pays pas cher serait idéal et en haut de la liste, il y avait le Népal. Une de mes sources favorites d’information étant Youtube, je me suis mis à chercher des expatriés vivant dans ce pays.
Je suis tombé sur Nathan et Danica Reid, un couple de youtubeurs canadiens anglais, qui vivaient au Népal. Leur chaîne s’appelle Ticket to Travel. Aujourd’hui, ils vivent en Inde et font des vidéos de voyage ennuyeux. Quand je les ai découvert ils avaient une autre recette, qui était de faire découvrir leur quotidien, en tant qu’expatriés au Népal.
C’était génial. Sans nous convaincre que la vie à l’étranger était pour nous, leurs petites capsules très personnelles m’ont vraiment plu et m’ont fait découvrir un pays invitant. Ils en réalisaient une à deux par semaine et chaque fois, je les écoutais religieusement. Ils ont traité de sujets aussi variés que leur appartement, l’eau qu’ils buvaient, le trajet en moto entre Kathmandu et Hetauda, où ils vivaient, les toilettes, ou la bouffe.
Ils ont aussi fait un petit documentaire, où pendant un mois, ils ont vécu avec un dollar par jour. Ils connaissaient vraiment très bien le Népal, sa langue, sa culture, ses gens et à partir de leur expérience, ils ont réalisé un vidéo de 45 minutes très inspirant, présentant leurs incontournables du pays. Maintenant, ils filment leurs voyages comme n’importe quel touriste, font des petits montages boboches et les présentent comme des guides de voyage. C’est nul.
Quand Annie et moi avons fait nos choix de destinations, le mien s’est naturellement arrêté sur ce pays. En juin, après de longs mois de vérifications de prix et d’hésitation, nous avons acheté nos billets de Montréal à Kathmandu, via Francfort et Muscat (Oman).
Le matin du sept novembre, en faisant l’enregistrement, j’éprouvais un petit problème et j’ai téléphoné chez Air Canada. J’ai réglé mon petit problème et j’en ai profité pour demander si nous devions récupérer nos bagages en Allemagne, pour les réenregistrer. L’employé m’a répondu que nous devrions les prendre seulement à Muscat, pas à Francfort.
Faute d’informations fiables, nous n’étions sûr de rien depuis l’achat de nos billets. Pour faciliter le trajet à l’aller, nous n’avions prévu qu’un bagage de cabine. Cela devait nous éviter les problèmes de récupération de sacs. Sachant que Francfort n’était plus un problème et ayant plus de sept heures à attendre à Muscat, nous nous sommes dit que nous avions amplement le temps de gérer tout ça. Nous avons refait nos sacs, à quelques heures du départ.
J’ai pris un peu de temps pour aller voir mon père, pour modifier un sac d’ordinateur et y ajouter une badge de la Cordonnerie Orford. Ensuite, comme notre premier vol partait à 18h15 de Montréal, mon oncle Roger est venu nous chercher après dîner, pour éviter la circulation.
À Montréal, nous avons enregistré nos bagages de soute et avons demandé à l’employée d’Air Canada, où nous devions les récupérer. Nous aimons bien confronter nos sources. Elle nous a dit, du haut de toute sa politesse, que nous les reprendrions seulement une fois à Kathmandu. Annie et moi avons échangé un regard : nous nous inquiétons vraiment toujours pour rien.
Nous avions apporté nos sandwichs aux oeufs pour souper et les avons mangés avant d’embarquer, à notre porte 59. Attendant avec nous, il y avait un homme minuscule, allant voir tout le monde pour trouver un chargeur pour son téléphone. Il y en avait un autre sentant très mauvais. Il y avait un jeune couple avec chacun un petit drapeau du Québec fiché dans leur sac à dos. Il y avait un Indien qui parlait très fort au téléphone, mais on ne comprenait pas.
Dans l’avion j’ai écouté un film de requin géant. Une vieille dame derrière nous, voyageant avec son fils, avait mis sa canne entre nos deux sièges, monopolisant un de nos accoudoirs. Une grande princesse blonde hyperactive, assise devant moi, se replaçait sur son siège un peu trop souvent. Nous étions assis plus en avant qu’à l’habitude, parce que chose exceptionnelle, nous avions acheté des places, pour s’assurer d’être plus près de la porte et de pouvoir sortir au plus vite, en cas de retard du vol.
Cette stratégie s’avéra inutile. Comme je le disais plus tôt, nos bagages nous suivaient, sans avoir à les récupérer. En plus, nous sommes arrivés quelques minutes d’avance. Malgré l’immensité de l’aéroport de Francfort et les consignes moyennement claires, nous avons eu amplement le temps de repasser la sécurité et de nous rendre à notre porte C40. En fait, c’était C14, mais nous avions mal compris le type à l’information.
Nous avons eu juste le temps de paniquer un peu, en ne trouvant des indications que pour les portes C1 à C20. Une borne d’information automatique allait confirmer que nous avions mal compris (forty vs. forteen). Nous avons passé la sécurité, mais pas la douane.
Nous allions partager notre vol Oman Air vers Muscat, avec l’Indien qui parlait fort et le couple de jeune québécois. Nous avons fait une vérification auprès d’un commis de l’aéroport, pour être bien certain que nos bagages nous suivaient jusqu’à Kathmandu. Il a un peu écorché Air Canada en disant du mal de leur organisation, a réimprimé nos cartes d’embarquement et m’a confirmé que nos bagages nous attendraient sur le carrousel, à notre destination finale.
Dans cet avion, j’ai pour la première fois pu profiter de caméras extérieures, permettant de voir devant et sous l’avion en temps réel. Le charme s’estompe vite : la qualité de l’image est plutôt mauvaise et le couvert nuageux enlève beaucoup au plaisir potentiel. Le personnel de l’avion nous a été présenté selon les langues parlées : roumain, malais, anglais, arabe. Nous étions un peu fatigués de notre premier vol, alors nous avons dormi plus de la moitié du trajet. Quand je me suis réveillé pour de bon, j’ai commencé pour une ixième fois la série de moto Long Way Round.
Dans ce trajet, nous avons survolé des régions parmi les plus sécuritaires de la planète : le sud de la Turquie, le nord et l’est de l’Irak et le golfe Persique. La Turquie ça va, mais j’aurais préféré l’Iran à l’Irak en ce moment.
À Muscat, nous avons trouvé un aéroport neuf, rempli d’employés indiens, pakistanais, malaisiens, ou indonésiens. Nous avons trouvé un banc pour nous installer et peut-être dormir une partie des 7h55 d’attente et j’ai continué Long Way Round, pendant qu’Annie somnolait sur un Star Wars.
Un employé est venu nous demander de libérer le banc, mais très poliment et en nous offrant de nous installer dans un lounge très confortable. Ce que nous fîmes. Vers 23h, notre vol vers Kathmandu s’est affiché, mais la porte n’allait être disponible que 90 minutes avant le départ, qui se fera à 3h25, la nuit prochaine.
Pour lire la suite de ce voyage :
2018-11-10 - Jour 1
2018-11-11 - Bouddhanath Stupa
2018-11-12 - Thamel
2018-11-13 - Bhaktapur
2018-11-14 - La journée aux trois objectif
2018-11-15 - Le temple des singes
2018-11-16 - Pashupatinath
2018-11-17 - La route de Bandipur
2018-11-18 - La tête dans les nuages
2018-11-19 - Pokhara
2018-11-20 - Thérapie
2018-11-21 - Trois taxis, deux musées et une marche
2018-11-22 - Les souliers rouges
2018-11-23 - Sarangkot
2018-11-24 - Les souliers à orteils
2018-11-25 - Bindhyabasini
Shanti Stupa
2018-11-26 - Bindhyabasini
2018-11-27 - La grotte, la chute et le vedettariat
2018-11-28 - Les adieux de Tal Barahi
2018-11-29 - Huit heures et 218 kilomètres
2018-11-30 - De Durbar à Durbar
2018-12-01 - Sagarmatha
2018-12-02 - Sanjay et Bhakta
2018-12-03 - Les ruelles de Kathmandu
2018-12-04 - Les yeux de tigre
2018-12-05 et 2018-12-06 - 35 heures et 57 minutes